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Vers un Fret Décarboné en un clin d'œil
🌿 Focus du mois : Le trafic aérien en surchauffe - le lourd impact climatique de la Fast fashion et du e-commerce
🚢 Crise en mer rouge : augmentation des émissions des imports maritime de 70%
👀 Retour sur… : Autorisation des mégacamions de 60 tonnes dans l'UE : un exemple de mal adaptation ?
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Le trafic aérien en surchauffe - le lourd impact climatique de la Fast fashion et du e-commerce
L’industrie du fret aérien, déjà confrontée à des défis majeurs en termes de décarbonation, se trouve aujourd'hui au cœur d'une problématique nouvelle : l'explosion de la demande liée à la fast fashion et au e-commerce peu compatible avec les ambitions environnementales du secteur.
📈 Un marché en pleine expansion
Les quatre géants du e-commerce chinois Temu, Shein, Alibaba et TikTok expédieraient quotidiennement en aérien 10 fois plus qu’Apple lors de ses pics de ventes : 10.000 tonnes par jour, soit plus de 100 Boeing 777.
Cette demande fulgurante a surpris l’ensemble des acteurs de la chaine. La saturation de la capacité pousse les tarifs du fret aérien à la hausse : +100% en 3 semaines, alors même que le mois de mars est traditionnellement une période calme.
Cette tendance devrait s’installer sur le long terme : IATA table sur une croissance du segment de 50% d’ici à 2027, par rapport à 2022. A cette échéance, ce serait un colis sur trois transportés qui pourrait provenir des ventes B2C en ligne.
🌍 Un impact environnemental alarmant
Le fret aérien est le mode de transport le plus polluant par kilomètre parcouru, 50 fois plus que le maritime. Ainsi, 10.000 tonnes expédiées en aérien émettent autant que 500.000 tonnes en maritime. Pour leurs transports, ces quatre entreprises émettent autant que si elles remplissaient deux méga porte-conteneurs de 24.000 teus… chaque jour.
📦 Quelles conséquences pour les chargeurs ?
Cette crise rappelle que le transport aérien est un mode cher et très fortement émissif, qui devrait être limité aux urgences et aux produits essentiels à très faible durée de vie. Les grands gagnants sont les chargeurs déjà engagés dans un plan de limitation de l’aérien, qui limite fortement l’impact budgétaire par rapport à leur concurrent.
A travers son activité de conseil en décarbonation et en optimisation de supply, OVRSEA accompagne plusieurs entreprises à renforcer leur résilience énergétique. Pourquoi pas vous ?
La crise actuelle en Mer Rouge a secoué profondément la supply chain mondiale, déclenchant un mini-épisode Covid : explosion des prix du fret (multiplié par trois pour un conteneur importé de Chine), compétition entre chargeurs pour sécuriser une place à bord, et affaissement des stocks en Europe. La généralisation du contournement par le cap de Bonne-Espérance a permis de stabiliser la gestion opérationnelle et les taux commencent à baisser. Pour autant, cet itinéraire alternatif augmente fortement l’impact carbone des transports maritimes.
Une hausse des émissions entre 30 et 70%
L’impact CO2 de cette nouvelle route est difficile à évaluer. La CNUCED estime que la hausse de la consommation de carburant, et donc des émissions de gaz à effet de serre pourrait atteindre +70%. Deux facteurs principaux : la distance et la vitesse.
Le contournement par le cap de Bonne-Espérance allonge le trajet de 7.500 km (contre 20.000 km par Suez) et automatiquement augmente les émissions de carbone de 30%.
La vitesse accrue des navires pour maintenir la qualité du service amplifie cet impact, la consommation de carburant s'accroissant au cube de la vitesse.
Absence d’alternative décarbonée au maritime
Malgré son impact accru, le transport maritime reste le mode le moins polluant comparé aux alternatives.
🛫 Le fret aérien, jusqu'à 50 fois plus polluant que le maritime, connaît une croissance à deux chiffres entre l'Asie-Pacifique et l'Europe, en partie à cause des perturbations maritimes.
🚂 Le fret ferroviaire, quatre fois plus polluant que le maritime sur cette ligne, est également en proie à une demande intense allant jusqu’à la saturation de ses capacités.
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Retour sur… : Autorisation des mégacamions de 60 tonnes dans l'UE : un exemple de mal adaptation ?
La récente décision du Parlement européen d'autoriser la circulation de méga-camions de 60 tonnes a suscité un débat intense sur les stratégies de décarbonation du transport routier.
Actuellement, le poids maximal des camions circulant en France est de 44 tonnes. Cette limite vient d'être portée à 60 tonnes par le Parlement européen.
D'un côté, l'augmentation de la capacité de chargement de ces camions plus lourds et plus longs pourrait diminuer l'intensité carbone par tonne transportée, un gain estimé à 5% selon Carbone 4.
Cependant, les avantages économiques pourraient entraîner des effets rebonds négatifs, comme une augmentation de la demande de transport routier au détriment du fret ferroviaire, une alternative moins polluante, et une détérioration des infrastructures routières, non conçues pour accueillir de tels véhicules.
Cette décision brouille la stratégie de décarbonation française, qui mise sur le ferroviaire et le fluvial pour les longues distances et sur l'électrification ou les carburants alternatifs pour les courtes distances.
La France a encore la possibilité d'interdire la circulation de ces méga-camions sur son territoire, préservant ainsi une approche cohérente en matière de décarbonation."
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