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Vers un Fret Décarboné en un clin d'œil
🚢 Focus du mois : Le secteur maritime va-t-il fixer le premier prix mondial des émissions de GES ?
✈️ Aérien : Les carburants alternatifs (SAF) pourront-ils décarboner le secteur aérien ?
👀 Retour sur… : TOWT réceptionne son second voilier-cargo.
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Le secteur maritime va-t-il fixer le premier prix mondial des émissions de GES ?
Bien que l'urgence climatique ait été reconnue par la ratification des accords de Paris par la majorité des États, aucun prix mondial du carbone n'a encore été fixé. Sans un coût associé aux émissions de gaz à effet de serre (GES), les économies de marché peinent à intégrer et à réduire leurs émissions de CO2.
Ce statu quo pourrait cependant évoluer, sous l'impulsion du secteur maritime.
👨🎓 Le maritime, un mauvais élève en matière de régulation environnementale, en passe de devenir premier de classe ?
Le secteur maritime, tout comme l’aviation internationale, a longtemps été critiqué pour son manque de régulation en matière de pollution, échappant notamment à la taxation sur le carburant, à laquelle sont soumis les particuliers et les transporteurs routiers. Ces deux secteurs restent également les seuls absents des accords de Paris. Cependant, les récentes discussions au sein de l'Organisation maritime internationale (OMI) suggèrent un tournant historique potentiel : la mise en place d’un prix international des GES.
Le "mauvais élève" deviendrait alors leader en matière de décarbonation.
🤑 Vers une taxation mondiale des émissions ?
Lors du dernier sommet du Comité de protection de l'environnement maritime (MEPC), de nombreux pays ont exprimé leur soutien à l'idée d’un mécanisme de tarification des émissions de GES pour le secteur maritime. Cela pourrait se concrétiser sous la forme d’une taxation internationale ou d’un système d'échange de crédits carbone similaire au SEQE de l’UE, ou les deux.
La valeur envisagée pourrait atteindre 150 dollars par tonne de CO2, soit plus du double du prix actuel des quotas de carbone européens !
Des questions subsistent concernant la gouvernance, la structure, le montant exact et l’utilisation des recettes générées par ces tarifications. Ces points devront être clarifiés et validés lors du prochain sommet de l'OMI, prévu au printemps 2025, pour une mise en application potentielle d'ici à 2027.
❓ Quelles conséquences pour les chargeurs ?
Aucune mesure contraignante n’est à prévoir d'ici à 2026 ou 2027.
Si un prix mondial des émissions de GES est instauré, une augmentation des coûts de transport maritime est à prévoir, bien que l'ampleur exacte reste difficile à estimer à ce stade. Ce coût serait répercuté aux chargeurs.
Si cette mesure se substitue aux initiatives locales, c’est une bonne nouvelle pour les chargeurs européens, déjà soumis depuis janvier au SEQE européen. En effet, une directive internationale rétablirait une concurrence équitable avec leurs concurrents hors UE, qui se soustraient pour le moment à toute tarification.
Enfin, une taxation inciterait les entreprises à adopter des chaînes d'approvisionnement plus durables et favoriserait les chargeurs déjà engagés.
Le secteur aérien représente 10 % des émissions du fret et connaît une croissance soutenue, avec une hausse de 11 % au premier semestre 2024. La demande devrait plus que doubler d'ici 2050. Pourtant, l'industrie s'est fixé un objectif ambitieux : atteindre zéro émission nette de CO2 d'ici 2050.
Les carburants alternatifs, ou Sustainable Aviation Fuels (SAF), sont au cœur de cette stratégie de décarbonation. Selon l'Association du transport aérien international (IATA), les SAF devront couvrir près des deux tiers de l'effort, en remplaçant 80 à 90 % du kérosène d'ici 2050.
Trois obstacles majeurs se dressent devant cette transition : la production, le coût et la disponibilité.
Pour y parvenir, la production mondiale de SAF devra passer de 1,5 million de tonnes en 2024 à 24 millions dès 2030, 100 millions avant 2040, et à 400 millions d'ici 2050. Soit 30% de plus que les 300 millions de tonnes de kérosène traditionnel consommés en 2023.
Les SAF sont actuellement trois à cinq fois plus chers que le kérosène traditionnel et sont produits à partir de ressources limitées comme les déchets alimentaires et agricoles ou l'électricité verte. Ces ressources sont également de plus en plus sollicitées par d'autres industries, rendant leur disponibilité encore plus critique.
Carbone 4 souligne que même dans un scénario optimiste de développement technologique et de production de SAF, la croissance du secteur devra être modérée pour respecter le budget carbone.
La transition vers les SAF représente donc un élément clé, mais non suffisant, pour la décarbonation du secteur aérien.
💡 Plus d’information sur L’Académie de la Décarbonation du Fret
À quelques semaines d'intervalle, le néo-armateur TOWT réceptionne son deuxième voilier-cargo, l'Artemis.
Avec son navire jumeau, ces deux voiliers opéreront sur l'axe transatlantique, chacun pouvant transporter jusqu'à1 000 tonnes de marchandises en vrac-palettes. Cette flotte promet une réduction de l'empreinte carbone de 80 à 90% par rapport aux porte-conteneurs.
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